En musique, le cor d’harmonie dans tous ses états

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En musique, le cor d’harmonie dans tous ses états

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En musique, le cor d’harmonie dans tous ses états
En musique, le cor d’harmonie dans tous ses états
© Getty - Yuji Kotani

Des premiers cors réalisés à partir de cornes d’animaux aux cors modernes et sophistiqués d’aujourd’hui, en passant par la chasse et l’armée, l’histoire du cor sous toutes ses formes remonte à très loin. Une playlist France Musique pour découvrir cet instrument dans tous ses états.

Georg Philipp Telemann : Menuet à deux cors de chasse TWV 40 : 110

Le cor est aujourd’hui indissociable de l’orchestre symphonique moderne, mais il possède une histoire qui remonte à bien avant la naissance des orchestres. Loin des salons de musique, le cor est l’un des rares instruments avec un patrimoine lié aux champs de bataille et de la chasse, sans oublier son cousin la trompe de chasse. Si ces deux instruments sont si souvent confondus, c’est qu’ils partagent une origine commune dans le monde de la chasse. Ce n’est qu’au début du XVIIIe siècle qu’une distinction entre ces deux instruments est avancée par Jacques Le Fournier d’Yauville, premier veneur de Louis XVI et ancien commandant de la Vènerie de Louis XV.

Les instruments ont ensuite évolués de manières différentes, selon les répertoires musicaux dédiés. Le cor de chasse, ancêtre du cor naturel et du cor moderne, est à l’origine un outil de communication pour le chasseur à cheval, sa forme ronde lui permettant de le porter sur une épaule autour du torse. Ses capacités musicales lui permettent d’intégrer les cercles et salons de la musique : si le cor de chasse s’est d‘abord trouvé sur le dos du chasseur, cela n’empêche le compositeur Georg Philipp Telemann d’écrire de nombreuses œuvres pour cet instrument, notamment des concertos et un Menuet à deux cors de chasse :

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Mozart : Symphonie concertante pour hautbois, clarinette, cor, basson et orchestre K.297b

Au XVIIIe siècle, le cor naturel subit une évolution conséquente : en ajoutant des tons de rechange, inventés par Anton Joseph Hampel, entre l’embouchure et le corps de l’instrument, il était maintenant possible de changer la tonalité de l’instrument. Si cette évolution n’élargit pas nécessairement les capacités techniques de l’instrument, cela n’empêche Wolfgang Amadeus Mozart d’écrire de nombreuses œuvres exigeantes pour le cor, notamment ses Concertos pour cor qu’il compose pour son ami d’enfance Joseph Leutgeb, virtuose du cor naturel. 

Prétendument composée en 1778 à Paris pour flûte, hautbois cor et basson avec orchestre, toute trace de la Symphonie concertante K.297b a ensuite disparue. Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’est retrouvé un manuscrit pour hautbois, clarinette, cor et basson et orchestre. Identifiée comme la Symphonie concertante de Paris, des doutes sur l’authenticité de l’œuvre persistent. Il est cependant difficile d’imaginer un autre compositeur capable d’écrire une musique aussi belle pour orchestre et quatuor d’instruments à vent aux caractères et timbres si différents et particuliers.

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Beethoven : Symphonie n°3 "Héroïque" (38.23)

Il est certain que l’arrivée en 1814 du piston pour le cor changea incontestablement et définitivement l’histoire de l’instrument. Cependant, les œuvres pour cor de Ludwig van Beethoven, et notamment les symphonies (composées avant cette évolution physique), figurent également dans l’histoire du cor comme une évolution marquante.

Aujourd'hui, nous pouvons jouer les symphonies de Beethoven avec un cor à valves, le cor d’harmonie moderne, mais il est important de noter que presque chacune des symphonies de Beethoven est écrite dans une tonalité différente, nécessitant divers tons de rechange pour le cor. Ce changement de ton de rechange implique par conséquence un changement de timbre, et donc un timbre unique pour chacune des symphonies, une nuance dont Beethoven était sans doute parfaitement conscient. 

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Brahms : Symphonie no.2

L’amour de Johannes Brahms pour le cor est bien connu, une passion qu’il exprime depuis son enfance alors qu’il apprend le cor avec son père Johann Jakob. L’instrument accompagnera Brahms toute sa vie et fera partie de nombreuses de ses œuvres, telles les deux Sérénades op.11 et 16, ainsi que ses quatre symphonies, qui deviendront par la suite un élément fondamental du répertoire pour orchestre du cor. 

Muni de pistons lui accordant une richesse de son, le cor devient au XIXe siècle un instrument puissant et magistral. Malgré cette richesse, ce n’est pas pour cet instrument que Brahms compose ses œuvres symphoniques mais plutôt pour le cor naturel et sa couleur unique et naturelle. Depuis, le cor d’harmonie, supérieur au niveau technique, a su néanmoins remplacer le cor naturel dans les œuvres orchestrales de Brahms telles que la Symphonie n°2, tout autant capables de sublimer l’un des plus beaux solos composés par Brahms pour le cor, plein de couleur et de tendresse (à 15 minutes dans la vidéo ci-dessous).

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Hindemith : Sonate pour cor alto et piano

Si le cor est aujourd’hui l’un des piliers de l’orchestre symphonique, n’oublions pas qu’il est tout aussi à l’aise et capable sur scène en tant que soliste ! Composée en 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, la Sonate pour cor alto et piano de Paul Hindemith est pleine de mystères. Sa date de création inconnue, la sonate est écrite pour l’ « Althorn », un instrument rare de 1840 souvent utilisé dans les fanfares du XIXe siècle. Rares sont les interprétations avec cet instrument, souvent remplacé par le saxophone (un échange conseillé par le compositeur lui-même) ou par le cor d’harmonie.   

Dans le second mouvement, les lettres « NKAW » sont cachées en code morse. Il est possible que ce code renvoie également dans les tableaux du peintre de la Renaissance Niklaus Manuel (référence découverte par la musicologue Jennifer Ann Hemken). Hindemith ajoute également un poème avant le dernier mouvement avec l’indication de le réciter en concert. « Das Posthorn » (« Le Cor du Postillon »), un poème nostalgique évoquant le vieux du passé et le nouveau du futur. Hindemith fait ensuite écho à cette dualité à travers le dernier mouvement, avec une musique rapide et fiévreuse pour le piano, et une mélodie chantante et presque folklorique pour le cor : un mélange de bravoure moderne et de lyrisme nostalgique.
 

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Bonus – Tchaikovski : Symphonie no.5

N’oublions pas le solo pour cor d’harmonie dans la Symphonie no.5 de Piotr Illitch Tchaikovski, un moment sublime dans l’oeuvre phare du compositeur russe lors duquel le temps semble s’arrêter afin que le cor puisse tendrement dialoguer avec la clarinette puis le hautbois (à 16.35 minutes dans la vidéo ci-dessous)

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