Propos sur Bach : 11. Les premières œuvres d’orgue

Episode 11
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Jean-Sébastien vit donc quatre années à Arnstadt, de 18 à 22 ans. Ses seules obligations étant liées à son service d’organiste à la Neuekirche, il peut ainsi disposer de tout son temps pour travailler à son rythme et composer à sa guise...

... Ses années à Arnstadt correspondent à une grande période de composition qui donne naissance à ses premières œuvres d’orgue d’importance. 

De cette époque, il ne reste aucun manuscrit autographe, mais uniquement des copies qui ne sont d’ailleurs pas du tout contemporaines d’Arnstadt, mais bien plus tardives, et parfois même postérieures à la mort de Bach. C’est la raison pour laquelle il reste encore aujourd’hui difficile de déterminer quelles sont les œuvres de jeunesse composées à Arnstadt, celles écrites quelques années plus tôt à Lünebourg ou quelques années plus tard à Mülhausen. 

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Deux types de compositions caractérisent cette production de jeunesse pour orgue. Les plus nombreuses sont les partitions conçues à partir de mélodies de Choral, ces chants liturgiques, formants de la Réforme luthérienne, entonnés par les fidèles pendant le culte. Suivant le style de ses aînés, Jean-Sébastien ornemente ou varie les mélodies de Choral : l’absence de texte allemand due au passage de ces chants à l’orgue seul est compensée par un embellissement ornemental et virtuose.

Il arrive que les Chorals ne soient pas variées et qu’ils soient utilisés tel quel, comme un « cantus firmus », une mélodie de base à la construction d’une polyphonie, permettant ainsi l’élaboration d’un contrepoint à plusieurs voix, un peu à la manière des anciens Ricercare. Quant à l’allure générale de ces partitions composées à partir de Chorals, elles forment le plus souvent un enchaînement d’épisodes de caractères différents et contrastants qui correspondent à chacune des périodes du Choral.

L’autre type de composition exploré par Jean-Sébastien à cette époque-là est plus libre et ne dépend pas de sources musicales liturgiques préalables. Il s’agit de Fantaisies ou de Préludes et Fugues. Aucun systématisme d’écriture n’est repérable dans ces partitions-là ; au contraire, il y règne beaucoup de liberté et chaque pièce témoigne d’une grande invention et d’un constant renouveau. Les Préludes, très développés, se présentent le plus souvent comme des parties improvisées, pleine de virtuosité. 

Ces partitions de jeunesse révèlent toutes les qualités d’un grand compositeur : la maîtrise du contrepoint, l’art de l’ornementation, la construction d’œuvres de grande envergure qui dépassent déjà largement les canons de l’époque, une invention sans fin, tant dans l’imagination mélodique que dans le renouvellement de l’architecture générale ; enfin un style flamboyant digne des maîtres du Nord dont il avait su tirer l’enseignement. 

Jean-Sébastien Bach
Prélude pour orgue en ré majeur BWV 532
Kei Koito, orgue
Orgue Schnitger (1691/92) de la Matinikerk de Groningen (Pays-Bas)
Disque : Deutsche Harmonia Mundi 19075915582 (2019)

CD Bach Kei Koito Deutsche Harmonia Mundi
CD Bach Kei Koito Deutsche Harmonia Mundi

Programmation musicale

  • Francois Mardirossian (Piano)

    Prélude et fugue n°1 en la min : Fugue

    Moondog (Compositeur)

    Album Moondog piano works

    Label MEGADISC (MDC7887)

L'équipe

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